‌8 mars 2019 : Journée internationale des droits des femmes

A l’heure où le sexisme ambiant révèle plus que jamais sa force et sa présence grâce à la libération de la parole des femmes, la prévention de ces violences et plus particulièrement des violences conjugales devient un enjeu majeur du développement de nos sociétés modernes. Sur le plan social la lutte contre ces violences a trouvé des voies d’émergence dans la modification de la Loi et les différents messages médiatiques adressés aux victimes et aux auteurs. Si la condamnation de ces violences est aujourd’hui acquise, les moyens pour lutter contre elles restent précaires, incertains et plus encore à l’endroit des auteurs de ces violences. Pourtant, les études sur ces questions montrent que cet axe essentiel d’intervention et de prévention que constitue la prise en charge des auteurs est le pendant de l’aide aux victimes, que les résultats sont positifs et globalement, produisent les effets attendus.

Mais après avoir soutenu pendant des années les initiatives allant en ce sens, la France présente aujourd’hui un retard de plus en plus marqué en regard des autres pays luttant contre ces violences malgré les remontés du terrain qui montrent également l’intérêt de ce moyen de prévention. Nous avons déjà perdu quelques structures fautes de moyens et cette année 2019 marquera sans doute la cessation de l’activité de l’Association de Lutte Contre les Violences, structure pionnière en la matière située à Paris, de portée nationale car œuvrant sur plusieurs département français. Ce fait hautement regrettable alors que les moyens demandés sont minimes nous interroge sur la volonté des responsables politiques impliqués dans cette problématique.

L’existence de la fédération elle-même est en danger pour les mêmes raisons alors que, là encore, les aides demandées sont peu coûteuses en regard des services apportés et des nécessités liées à la lutte contre ces violences. Ceci est d’autant plus vrai lorsque l’on considère le problème des enfants qui vivent ces situations de violences avec tous les risques inhérents à leur construction dans de tels climats : retards scolaire, fugues, conduites à risques, délinquance, entrée dans des processus psychopathologiques, répétition de la violence… De ce fait, et de manière générale, la lutte contre toutes les formes de violences passe par la prise en charge des auteurs de violences.

Pour cette journée, nous espérons qu’une véritable prise de conscience de l’intérêt de ce mode d’action trouvera un écho favorable auprès des responsables politiques, seuls à même de nous permettre d’œuvrer de concert avec  l’aide aux victimes qui reste prioritaire et indispensable mais qui ne trouvera pas d’issue véritable si les actions se limitent à la seule condamnation des actes violents et aux soins apportés aux victimes.

Le Président de la FNACAV, Alain LEGRAND