Violence des familles
Violence des familles
Claudie Danziger
Revue autrement en décembre 1996
Une maison comme un ventre, un dedans pour se protéger du froid, pour se protéger du dehors.
Douceur… je rentre chez moi, à la maison, dans ma famille. Mais attention, à trop s’approcher du foyer parfois on se brûle… Même si elle se réchauffe, la famille n’est pas seulement l’habitacle doux et protecteur que l’on croit. Espace où se rassemblent les proches, lieu de confrontation des corps, elle est aussi celui des incandescences et de tous les incendies. Théâtre des passions, la famille est aussi une tragédie.
Maladie d’amour dans laquelle chacun de nous, encagé dans le désir, est pris tour à tour ; aimant ou aimé, dominant ou dominé, bourreau ou victime, car il s’agit là de guerre. Guerre interne, personnelle, que se livre notre moi divisé, ou guerre que se livrent les membres de la famille entre eux. Le très proche, le presque soi-même, n’est-il pas en effet ce qui, en même temps, est le plus lointain, le plus inaccessible ? Il nous échappe, il est rebelle.
Ne se conduit-il pas en ennemi, en autre que nous-mêmes ? Ne nous faut-il pas le détruire pour que cesse notre inquiétude ? Que ce soit au sein de la famille ou bien dans la cité, l’irruption de l’autre convoque en nous les forces du mal, un au-delà du désir ; la jouissance, cette maladie d’amour, cet appel du corps à mourir et à faire mourir. Conscients de cette violence, ne nous faudrait-il pas alors la parler pour espérer la maîtriser, échapper à la maladie d’amour et simplement aimer ? Tel est le propos de cet ouvrage.
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