L’autre guerre

Théâtre : l'autre guerre
L’autre guerre

Le désir ne s’accompagne-t-il pas de l’idéalisation de celui qui en est objet ? Jusqu’à l’illusion, voire la cécité.

Or le Prince charmant s’est avéré un bourreau…

Mais comment se départir du leurre premier et fondateur ?

La bouleversante pièce d’Elsa Solal, L’Autre guerre, est une réflexion supplémentaire, généreuse, sur les figures ambivalentes du désir.

Le Théâtre 95, en partenariat avec L’apostrophe, scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise, accompagne ici l’audacieux projet artistique d’une comédienne, Odile Frédeval, qui fut associée à nombre de ses créations depuis plusieurs années.

L’Autre guerre

” Au début était le bonheur…
L’histoire pourrait commencer là où d’ordinaire une phrase légendaire vient clore les contes de fées : ” et ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants” (…) Est-ce ce soir-là, ou un autre plus lointain, que tout a commencé ? Un geste, une seconde d’inadvertance, un regard sans importance ? Mais qu’est-ce qui a de l’importance ? Le jour de notre naissance étions-nous déjà nés ? Où est-ce que ça commence ? (…) Il me fallait tenter, de dire pour réunir les bouts de mon être; vous allez sourire, pour qu’il soit possible d’aimer, si toutefois aimer existe. Il était nécessaire de dire ce qui est bien la plus étrange chose qui puisse d’une vie advenir. “

L’Autre Guerre est celle pernicieuse, secrète, qui se trame dans l’ordre du discours, dans nos gestes quotidiens, dans nos lois, par le truchement d’un héritage et qui, tacitement ouvre à toutes les guerres.

La violence en sphère privée n’est elle pas le fondement de toutes violences ?

” Rétrospectivement je crois, sans pouvoir l’affirmer véritablement, que c’est à partir de cet événement qu’une petite chose en moi s’est définitivement tue, a cédé pour t’éviter. S’est éteinte ? Une vitre de sécurité brisée, une porte de mon âme condamnée. “
J’ai choisi la frontière entre la littérature et le théâtre pour raconter cette histoire. Ce livre permettra peut-être de changer les images, les regards, de trouver d’autres possibles.

Elsa SOLAL

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